Pages

Friday, June 26, 2020

The Order saison 2 : critique d'une tambouille Netflix sauce Buffy et Harry Potter - ÉcranLarge.com

saoskalo.blogspot.com

WHERE WOLF ?

The Order est loin de la magie de Poudlard et des loups-garous qui subissent le courroux de la lune. Et a priori, c'est ce qui peut déstabiliser les spectateurs de The Order. L'Ordre hermétique de la rose bleue est une sorte de secte de magiciens recrutant ses nouveaux membres à la faculté de Belgrave un peu comme le ferait une fraternité lambda. Devenir loup-garou ne veut pas dire être maudit à vie et damné les soirs de pleine lune. Comme les hommes-loups de Twilight se devaient de protéger le monde des vampires et pouvaient se transformer à loisir, ceux de The Order forment un ordre de chevalier, veillant à ce que la magie ne soit pas mal utilisée. 

Des bases conceptuelles que le protagoniste a apprises à ses dépens au cours de la première saison, échouant à intégrer l'Ordre hermétique de la rose bleue, mais travaillant plus ou moins avec eux et étant choisi par l’esprit d’un loup-garou. 

photoBienvenue dans notre secte, on a des masques, mais on les enlève dès qu'on peut

Bref, dans la première saison, le but principal des loups-garous et d’une partie de l’Ordre était de lutter contre son grand mage, sorte de gourou toujours plus assoiffé de pouvoir et père de Jack Morton (Jake Manley), le héros de l’histoire. Après moult péripéties (un peu trop certainement) et moult rebondissements amoureux de types "on peut pas être ensemble parce qu’on n'est pas dans le même camp, mais on s’aime trop pour se quitter définitivement", les choses se terminaient plus ou moins bien.

Plus parce que le fameux grand mage (Max Martini) finissait par être stoppé. Moins parce que dans la bataille le grand-père de Jake (joué par Matt Frewer) disparaissait - offrant une des plus minables performances d’acting de ces dernières années - et que les loups-garous finissaient par se faire ôter la mémoire par l'Ordre. 

Cette deuxième saison s'annonçait donc laborieuse pour les loups-garous qui allaient devoir recouvrer la mémoire et pour l'Ordre qui, avec un nouveau grand mage en tête, allait devoir faire face à de nouvelles menaces. Mais avec 100% de recommandation presse et 72% de recommandation du public sur Rotten Tomatoes pour sa première saison, et malgré les critiques françaises plus sceptiques, la deuxième saison de ce teen drama version loup-garou nous laissait un peu interrogatifs et curieux. 

MEMENTO… 

Alors un groupe de jeune qui se bat contre les forces du mal pour sauver le monde grâce à des pouvoirs magiques phénoménaux, a priori, il n'y a là rien de bien original. Buffy contre les vampires a ouvert cette voie il y plus de vingt ans, voie dans laquelle s’était directement engouffrée Charmed.

Depuis le succès de ces deux séries (et surtout de la première) à la fin des années 90, on ne compte plus celles ayant rejoué le même refrain. SupernaturalVampire Diaries.... puis Netflix est arrivé dans le game et s'est mis à son tour à limer le concept avec Shadowhunters, Legacies (spin-off de Vampire Diaries et The Originals), ou encore Les nouvelles aventures de Sabrina et Riverdale avec l'aide de CW (pas de manifestations supernaturelles dans cette dernière, mais dans la même veine que les autres avec son gang de jeunes qui lutte contre le mal, aussi humain soit-il).

Malheureusement, le combat moral entre le bien et le mal a beau être universel, il n'est pas recyclable à l’infini. Et force est de constater que certains s’en sortent mieux que d’autres. Comme avec son univers issu des comics Archie (Sabrina et Riverdale), Netflix fait encore une fois partie de ceux qui ne parviennent pas à se détacher du lot (ou alors dans le mauvais sens du terme). Il ne reste que peu des bonnes choses des séries de Joss Whedon ou Constance M. Burge, si ce ne sont les chutes déjà mille fois utilisées de ce concept connu de tous.

photo, Adam DiMarco, Devery Jacobs, Thomas Elms, Jake ManleyIntroduction au nouveau Scooby-gang 

Le coup de la bande de copains dotés de pouvoirs magiques qui se battent pour sauver le monde et qui sont tiraillés entre devoir et passion, raison et sentiments, c'est tellement vu, que ça peut facilement tendre vers le grossier, le sans saveur ni attrait, le suranné qui sent mauvais. D’aucuns argueront peut-être que, pour une fois, les loups-garous ne sont pas confinés en toile de fond, qu'ils ne sont pas uniquement là pour poser problème, qu'il ne s’agit pas de faire des personnages principaux des sorciers, vampires ou autres... mais que ces hommes-loups sont pour une fois mis au premier plan de l'intrigue. Et ces mêmes personnes auront probablement envie de saluer l’originalité de l’équipe d’avoir fait ce choix. 

Seulement voilà. Le problème du loup-garou, c’est qu’il charrie avec lui un potentiel kitsch à double tranchant et qu’il est limite plus facile de se casser les dents dessus que de réussir à séduire avec la sérénade qu’il chante à la Lune. Or avec les lycanthropes de The Order à mi-chemin entre le professeur Lupin d'Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban, les loups-garous de Twilight et un culturiste tout droit sorti de la salle de sport du coin… est-il utile de dire que Netflix s’est cassé les dents ?

Certainement le budget alloué aux effets visuels de ces bébêtes est-il à pointer du doigt, et le rendu final pâtit probablement de la mauvaise qualité induite par ce manque de moyens, mais le manque de budget n’excuse pas tout.

photoPar contre ils sont prêts pour jouer dans Eyes Wide Shut eux

Et ce n’est pas la première fois que Netflix fait des choix hasardeux en matière d'esthétique. Rappelez-vous des vampires de la série V Wars sortie fin 2019 sur Netflix qui étaient franchement malheureux à regarder (curieusement, on trouve des petites ressemblances entre les suceurs de sang de V Wars et les semi-transformations en loup-garou des protagonistes de The Order).

Au final, un tel design dessert la série plus qu'autre chose. Seul bon côté de la chose (même s'il est totalement illogique) : l'absence notable desdits loups-garous au cours de cette deuxième saison. Car oui, pour une série centrée sur les loups-garous et qui leur fait tant allusions, ces derniers savent particulièrement se faire oublier de l'écran... au profit de rites magiques. 

photo, Jake ManleyC'est pour mieux te manger mon enfant

 

… MORI 

C'est bien là la bête noire de la série : elle ne sait pas choisir son camp, ne sait que choisir pour ses personnages principaux et secondaires entre leur condition de loup-garou (pour certains) et leur appartenance à l'Ordre hermétique de la rose bleue. Et c'est tellement visible que cela en devient gênant.

Dès le début, la saison commence mal puisque l'Ordre, alors qu'il a effacé la mémoire des quatre loups-garous pour mieux les contrôler, les intronise pour faire d'eux ses alliers/marionnettes. Quand on sait l'énergie que la première saison a déployée pour planter la haine que les loups-garous vouent à l'Ordre, les voir retrouver leur mémoire et continuer à travailler pour ce dernier n'a aucun sens. 

Dans tout le fatras d'évènements essayant tant bien que mal de justifier cette décision, il n’y a à peu près rien d’intéressant à se mettre sous la dent. Déjà la première salve d’épisodes ne faisait pas rêver, mais l’écriture frénétique de cette nouvelle saison ressemble plus à celle d’une mauvaise blague qu’à celle d’une série tant les problèmes auxquels les personnages sont confrontés et leur résolution sont dénués d'intérêt. 

photo, Jake ManleyEt si on le transformait... en arbre ? Ouais bonne idée !

Là où une Buffy contre les vampires excellait, par exemple, c’était (entre autres) dans la finesse d’écriture, la construction de son intrigue, saison après saison, et dans sa faculté à être (presque) toujours crédible. Le postulat était clair : Sunnydale avait été construite sur la bouche des enfers, Buffy était l’élue, celle qui devait protéger le monde de ses démons souterrains et qui, de par son statut, se faisait attaquer de toute part. Et en prime, il y avait un vrai dialogue entre les démons "réels" et les tortures psychiques des personnages. 

Avec The Order, les problèmes s’empilent les uns sur les autres, s’entortillent sur eux-mêmes sans logique ni charme. Ils arrivent les uns à la suite des autres sans que l'on comprenne trop comment. A posteriori, ils le sont certainement  par le truchement du hasard et d'une décision balourde prise par les quatre loups-garous en début de saison. Car si tout part à vau-l'eau pour les magiciens comme pour les hommes-loups, c'est uniquement parce que ces derniers décident de récupérer les artefacts qui leur appartiennent que l'ordre a volé à la fin de la saison précédente (et de prendre ceux de l'Ordre par la même occasion parce que c'est eux qu'ont commencé).

Aussi légitime que cette décision puisse paraître, c'est quand même cette action, orchestrée en partie par une des puissantes magiciennes de l'ordre, qui va tout déclencher. 

photo, Sarah GreyAlyssa Drake, élue personnage le plus paumé de l'année 

Autre gros raté de la saison : le traitement et l'évolution des personnages qui, rarement dans l'histoire des séries, auront été aussi ubuesques. Au pif, parce qu'on pourrait en citer beaucoup, Alyssa Drake (Sarah Grey), véritable pantin des autres et de ses émotions qui ne fait qu’errer de secte en secte en quête de sens, perdant le peu de substance que son personnage pouvait avoir jusqu'à mourir, brutalement et sans enjeux, en fin de saison.

Gabrielle Dupres aussi (Louriza Tronco), qui pète son petit câble version reine des abeilles depuis la fin de la première saison et qui finit par devenir loup-garou, simplement parce qu’elle veut (quand on veut, on peut hein) être pleinement intégrée dans la meute et parce qu'être magicienne, ce n'est pas suffisant. Vera Stone encore (Katharine Isabelle) qui, quand elle n'est pas en train de subir les injonctions du conseil et les mauvaises décisions des loups-garous, suit presque aveuglément conseils et intuitions de ces derniers (et qui a fait le pire choix du monde en gardant le livre responsable de tous les maux de la saison 1).

photo, Devery JacobsDommage, c'était le seul personnage queer de la série 

Lilith enfin (Devery Jacobs), tout simplement absente de la saison car bloquée en enfer... mais pas de panique, elle est revenue démon et au centre du cliffhanger de fin de saison.

Au final, les rares bonnes idées dont fait preuve la série sont survolées ou balayées (comme le jeune homme à moitié emprisonné dans le mur de sa chambre, ou les démons internes torturant l’esprit d’Alyssa toute la saison). Les personnages, déjà mal interprétés et très caricaturaux, deviennent l’ombre d’eux-mêmes, perdus dans un enchaînement d’évènements bourratifs, trop grossiers pour faire oublier le manque d’originalité et la ringardise du tout.

La saison 2 de The Order est disponible sur Netflix depuis le 18 juin 2020. La saison est également disponible sur la plateforme.

affiche




June 25, 2020 at 10:44PM
https://ift.tt/31iuTXD

The Order saison 2 : critique d'une tambouille Netflix sauce Buffy et Harry Potter - ÉcranLarge.com

https://ift.tt/3dmMS1C
sauce

No comments:

Post a Comment